Physique : Saika Magoichi est une femme rusée, si bien que la rumeur la décrit d'une manière erronée. En effet, selon celle-ci, Saika Magoichi serait un homme au gilet vert, utilisant un mousquet pour parcourir ses terres et défier les hommes d'Oda Nobunaga, le teint mate, les cheveux en bataille et la barbe mal rasée, c'est ainsi qu'est craint la chef du clan Saika.
En réalité, c'est une personne bien différente qui se dessinera à vous : la femme d'un âge mûre vous regardera avec un sourire et un air assez frêle. Ce qui attire chez elle n'est autre que la couleur rousse de sa chevelure. Cette dernière lui vaut parfois des craintes concernant un kami maléfique derrière elle. Peut-être ont-ils raison, Magoichi est loin d'être une personne chanceuse.
Il est difficile de la voir sans cette arme qui lui vaut tant de haine : de beaucoup, l'usage du mousquet est une perfidie, un détournement dangereux et déshonorant de la bataille. Loin d'en rougir, celle-ci porte plusieurs pistolet à mèche dans une besace le long de sa hanche gauche. Certaines rumeur vont jusqu'à assurer que la couleur orangée de ses yeux prenaient racine dans l'explosion de ses canons infernaux.
Au-delà des rumeurs, cette femme élancée ne semble pas vraiment en profiter, nullement hautaine, Magoichi sait ce que c'est de vivre sans rien ou presque. C'est pourquoi son élégance sera toujours d'une simplicité édifiante, sa grâce ne sera jamais surexploitée, préférant de loin la compagnie de soldats à des nobles en arme. La seule chose de valeur qu'elle détienne se trouve autour de son cou où figure l'emblème Yatagarasu de son clan.
Personnalité :Il y a plusieurs aspects intéressants chez Magoichi, combiné à ses désirs d'avancées technologiques, la ruse de cette femme est galvanisée à son paroxysme. En effet, les stratégies militaires de cette femme sont basées sur un principe novateur de guérilla en mouvement. Pour autant, elle n'a pas oublié les principes traditionnelles, se servant habillement de la propagande, allant jusqu'à devenir un réel mystère pour la plupart des grands de ce monde.
Il faut avouer que Magoichi s'est rendue célèbre par sa résistance acharnée contre les forces d'Oba Nobunaga dans la péninsule de Kii, l'une des rare partie d'Honshu Sud à résister au conquérant opportuniste en le boutant hors de cette province, la qualité de péninsule l'ayant bien aidé, lui permettant de consolider ses forces, arquebusiers de renom, pour harceler les troupes du Seigneur Démon sans jamais arriver au conflit direct (insupportable pour Magoichi).
Elle est prudente, tant en amitié qu'en stratégie militaire. L'investissement dans l'inconnu n'est pas son fort (sauf en la technologie européenne). C'est d'autant plus logique quand on sait que sa seule frontière est commune avec celle du Clan Oda, autrement plus puissant qu'elle : prudence est mère de vertu si elle veut perdurer daimyo de son territoire. Ensuite, peut-être un peu paranoïaque, Magoichi craint toujours d'être trahie par quelqu'un en qui elle aurait attribuée beaucoup de confiance.
Si on pourrait la voir comme un être fourbe et lâche, c'est clairement une erreur : Magoichi est brave, elle n'a pas peur de se mettre en danger pour accomplir ses idéaux. C'est juste que l'arquebusière ne confond pas courage et témérité, un assaut mal calculé, et c'était la fin de la résistance de sa péninsule dans le conflit contre le clan Oda, depuis l'assaut de Takeda Shingen, Magoichi jouit d'une certaine paix retrouvée.
Toujours en mouvement, cette daimyo a depuis longtemps abandonné la faste vie au profit d'une vie modeste, plus en accord avec ses principes et ses occupations militaires.
Histoire :Premier chapitre Ξ le temps de paix
Oda Nobunaga n'a pas toujours été là ou, du moins, n'a pas toujours été aussi agressif. Il est un temps où les gens naissent sans que leur province soit victime de guerres et autres famines. Il est un temps où je nais. Et ce sera sous le nom de Saika Suzuki, fille de Saika Ikkeyate, que le château de Ōta connaîtra l'une de ses plus valeureuses et tenaces représentante.
C'est dans un amour non dissimulée que je grandis, je ne manquais de rien. C'est également avec un étrange paradoxe que je fus éduquée, à la fois portée sur les armes occidentales, les Saika restaient de fervents bouddhistes, à la limite du fanatisme. J'étais devenue une fine arquebusière, impressionnant mon père. Et par mon talent et par ma simplicité : je ne voyais pas en mes instructeurs des servants, mais des amis.
Deuxième chapitre Ξ le temps de l'incertitude
Mon père ne savait pas comment réagir à ce qu'il se passait, la situation semblait troublée et pas prête de revenir dans un giron de calme : l'empereur était, dit-on, aliéné. Mais dans cette période agitée, il fallait choisir la bonne alliance, le bon clan avec qui s'aligner. Moi, pendant ce temps, je continuais de m'entraîner, ne cherchant qu'à accroitre ma maîtrise de l'arquebuse, mais également martiale. Je ne me voyais pas à la cour d'un autre seigneur pour tenter de l'amadouer, à vrai dire. Je poussai le vice jusqu'à inciter mon père à participer à l'un de mes entraînements : je déposai une pomme au-dessus de sa tête, le but étant de la perforer sans blesser mon père, évidemment. Ce fut un succès total ! J'étais fière de moi, mon père aussi même s'il devait se remettre de ses émotions.
Quelques jours plus tard, mon père me fit mandater dans le jardin : le clan Oda portaient ses frontières toujours plus loin. Et en ce jour, Nôhime venait nous rendre visite pour s'arroger le clan Ikki Saika dans leur giron. Mon paternel était désolée de ma mère depuis plusieurs années et il préférait que ça soit moi qui la reçoive dignement. Sauf que voilà, moi, les rites ... Je ne les connaissais pas.
Au cours du repas que j'avais fait préparé pour nous, elle s'étonna du manque de savoir vivre de la province de Kii, mais également de l'aspect mineur du château ... Sans jamais le faire, elle insinua tout du long que des paysans comme nous n'auraient jamais plus grand honneur que de rallier la cause des Nobunaga. Je la regardai froidement et je crachai dans sa soupe tout en sortant l'un de mes pistolets et sortant cette phrase désormais célèbre dans l'échange - plus ou moins fabulé des conteurs - qui eut lieu entre nous.
» Je vous conseille de partir d'ici, si vous ne voulez pas sombrer pour toujours dans la boue de Kii.La femme ne se fit pas prier et s'en alla, c'était mes premières classes dans le dur monde politique, une erreur. Je ne le comprendrais que plus tard. Évidemment, ce fut la fin de toute négociation avec le clan Oda, au grand désespoir de mon père qui, vu la situation géographique, était presque obligé d'obtenir son appuie ... Je n'avais que dix-huit ans et j'allais encore bien évoluée. À partir de ce jour, mon père comprit que la guerre allait venir à nos portes et que je devais immédiatement étudier la stratégie car pour s'en sortir, il faudrait s'avérer rusé.
Troisième chapitre Ξ le temps des premières douleurs.
Une petite troupe du clan Oda avait été repéré à la frontière est de la province, notre campement était à l'ouest. Mon père s'attendait à ce que Nobunaga fasse cela : harasser nos points d'approvisionnement. Vu la bataille réduite que cela représenterait, il décida que j'y ferai mes premières armes en tant que commandant. Afin de ne pas révéler mon identité, j'étais coiffée d'un sugegasa à languette, couvrant entièrement mon visage.
L'offensive fut un succès, je ne perdis qu'un homme lors de l'assaut, c'était presque fière que je rentrais au campement avancée de mon père. Mais c'est au triple galop que j'arrivai : la fumée s'élevait du camp. En effet, Oda Nobunaga avait écrasé ce camp trop faiblement armé. Nous étions trop peu nombreux pour lui résister. L'un des garde de mon père vient me trouver, tête basse et corps lacéré. Il savait que je viendrais et m'avertit de ne pas rallier le camp, je n'y trouverai que des corps calcinés. Lorsque je lui demandai si mon père reposait dans ce camp, il ne me répondit que d'un hochement de tête.
Oda Nobunaga allait assiéger la ville de Wakayama. Je pris alors tout mes hommes et nous nous montrâmes terriblement déroutant : le campement reculé du seigneur démon fut assiéger de dos, il ne s'attendait pas à ce qu'un ennemi surgisse depuis ses prétendues lignes. Cette action de faible envergure eut pour conséquence de faire replier ce daimyo, protégeant ainsi la ville de mes ancêtres. De rage, il fit demander le nom du commandant ayant osé s'attaquer à lui et je lui fis parvenir le nom de "Saika Magoichi".
C'est dans la douleur, et orpheline, que je pris la tête du clan Ikki Saika. Il me fallait une armée capable de vaincre ce vil Nobunaga, mais je n'en avais ni le temps, ni les moyens. Ma cavalerie montée avec arquebuse avait montrée sa puissance et sa rapidité d'exécution. Si j'étais incapable d'affronter Nobunaga de front, je le ferai de flanc ... et à distance. Rapidement, j'appris le terrain pour pouvoir profiter au mieux de cette nouveauté dans nos combats.
Quatrième chapitre Ξ le temps de la stratégie.
En dix ans, j'eus largement le temps nécessaire d'apprendre, d'étudier et de grandir. Je deviens plus mâture, plus sage. Oba Nobunage ne parvient plus jamais à faire pareil percée jusque dans mes terres. En effet, son calcul était simple : la perte en hommes pour gagner mes terres ne seraient pas assez "rentables". Il préférait s'adonner à d'autres fronts, tout en sachant que je ne cesserai jamais mes guérillas dans des coins reculés de ma province dont le contrôle avait été perdue ou à sa frontière.
L'assaut de Takeda Shingen laissa mon ennemi pensif et sur la défensive, préférant cesser l’approvisionnement de ses camps en Kii. Il était temps pour moi de reconquérir mes terres perdues et d'afficher mon pion sur leur carte stratégique : je ne serai pas à ignorer, j'allais réellement devenir quelqu'un "à avoir de son côté". Ce genre de personne chez qui on préfère se voir en tant qu'ami qu'ennemi.
Test RP : Je n'avais qu'une poignée d'hommes pour organiser mon attaque, mais cela ne faisait rien : mon ennemi du moment n'en avais guère plus. J'avais deux cents hommes montés, je connaissais certains d'entre eux, en effet, il s'agissait de la cavalerie d'arquebusier et c'est avec leurs chefs que j'avais appris à tirer, puis, à devenir cette excellente tireuse.
» N'oubliez pas : nous avons la maîtrise du terrain, des déplacements et de la distance, on ne peut pas perdre d'autant qu'ils ne s'attendent pas à une pointe armée, juste deux ou trois gardes par grenier à blé. Il est vrai que c'était une bataille à la portée du premier commandant, mais je devais surtout me faire obéir de mes hommes, davantage encore que de vaincre l'ennemi. Le premier contact se fit en plaine, nous regardions avec mon conseiller la situation, c'était assez simple : ils n'avaient que les bois pour se retrancher. Je donnai mes ordres de bataille et mes rangs se séparèrent en deux, s'élançant à grands galops pour prendre les lignes adversaires en tenailles, rapidement les soldats Yari tombèrent seuls quelques archers purent s'enfuir dans la forêt, rapidement débusqué grâce à nos tirs de loin.
Pourtant, une flèche fila entre la cime des arbres et vient se loger dans un soldat qui chuta de sa fidèle monture. Le hasard fit qu'il se situa à quelques mètres de moi, alors que l'assaut était terminé, je pris mon courage à deux mains et je viens voir cette personne qui avait donné sa vie sous mon commandement. Malgré les victoires, je devrais toujours sacrifier des honnêtes gens, cela, je le compris rapidement. Je mis pied à terre pour partager les derniers instants de cette homme.
» Relevez le ! Et donnez lui à boire ! Mes soldats s'exécutèrent, persuadés que j'étais une femme au timbre de ma voix mais ne pouvant s'imaginer qui j'étais. Sous mes ordres, on ouvrit son gilet et c'est avec effroi qu'on constata la flèche logée en plein dans son pectoral droit : le cœur se mourrait. Ma main gantée en mitaine vint doucement saisir sa joue, à travers mes languettes, il put accrocher mes yeux.
» Soldat, quel est ton nom ? Je ne l'oublierai jamais.» Ma... Magoichi...Et il rendit son dernier souffle. Lentement, lourdement, mes doigts quittèrent sa joue pour fermer ses yeux. Ainsi était mort le premier de mes hommes.
La question qui tue : (si vous avez lu le règlement, vous savez répondre...)